Trap : faut-il aller le voir au cinéma ?
Psychopathe. Un mot qui fait frémir, pas vrai ? Quand on pense à ces esprits dérangés, on visualise immédiatement Annie Wilkes de Misery, Joe Goldberg de You sur Netflix, ou plus récemment, une Martha de Mon petit Renne. On se dit qu'ils sont reconnaissables à des kilomètres, et pourtant...
Avez-vous déjà envisagé que vous pourriez croiser un psychopathe tous les jours sans le savoir ? Un père de famille, un collègue, votre patron… Selon une vidéo du média Legend, une personne sur cent serait un psychopathe. C’est cette face cachée que Shyamalan tente d'explorer dans Trap. Mais est-ce que le film réussit son pari ? Spoiler : pas vraiment. Alors, est-ce que ça vaut le coup d’aller le voir au ciné ? Voici ce qu'on en pense !
Trap : Shyamalan se prend les pieds dans son propre piège ?
Le pitch de Trap est simple et plutôt dans l’air du temps : Cooper (Josh Hartnett), un père de famille, emmène sa fille Riley (Ariel Donoghue) au concert de sa star préférée, Lady Raven (Saleka Shyamalan). On pourrait discuter longuement du côté business des concerts de superstars (oui, Lady Raven évoque un peu Taylor Swift), mais ce n'est pas le propos ici.
Le vrai piège, c’est celui dans lequel Shyamalan semble être tombé en abordant ce sujet. Habituellement, ses films ont ce petit quelque chose en plus qui les rend mémorables, touchants, même avec des twists ultra connus comme dans Sixième Sens. On se souvient de ce petit garçon, tourmenté par des visions, qui apprend à utiliser son don comme une force. Chez Shyamalan, le monstre est souvent plus humain qu’il n’y paraît, comme dans Split où la noirceur intérieure est explorée avec minutie.
Mais avec Trap, c’est une autre histoire. Le ton sonne faux, les raccourcis scénaristiques s’enchaînent. Imaginez : un père de famille, psychopathe et tueur en série surnommé "Le Boucher" (parce qu'il découpe ses victimes en morceaux, rien que ça), emmène sa fille à un concert, pendant que les forces de police sont déployées partout pour le capturer. Leur mission ? Vérifier tous les hommes présents. Mais, allez savoir pourquoi, Cooper s'en sort à chaque fois sans forcer : il suffit d'un badge volé à un employé, ou de se faire passer pour un membre du staff devant des policiers qui, visiblement, ne jugent pas utile de vérifier son identité.
Même si Hartnett s’en tire pas mal dans son rôle, son personnage reste peu convaincant avec ses sourires forcés et ses tics qui se veulent inquiétants. Et le twist final ? Oubliez ça. Il vous fera au mieux lever les yeux au ciel, au pire, vous faire douter de votre voisin de siège. Mais dommage, le film ne vous apprendra rien de plus sur comment reconnaître un vrai psychopathe.
En bref, Trap manque sa cible. Et cette fois, Shyamalan nous laisse sur notre faim. Alors, on se le dit : Trap peut clairement passer à la trappe.